Commission d'Enquête Citoyenne
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Les accusations entre Paris et Kigali depuis 1994

(AFP 07/04/2004)

 

KIGALI, 7 avr (AFP) - Le président rwandais Paul Kagame a réitéré mercredi lors des cérémonies marquant le 10ème anniversaire du génocide les accusations contre la France, assurant que Paris a soutenu avant et pendant les tueries le régime extrémiste hutu responsable de l'élimination de près d'un million de Tutsis et d'opposants hutus.

 

M. Kagame a accusé la France d'avoir "l'audace" d'être représentée à Kigali alors qu'elle n'a pas fait son mea culpa, provoquant un incident diplomatique et le départ prématuré du secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères Renaud Muselier.

 

--1994--

 

- 22 juin: Le secrétaire général du Front patriotique rwandaisancienne rébellion tutsie), Théogène Rudasigwa, accuse la France de chercher à sauver le régime et les auteurs du "génocide" en envoyant ses troupes. "La France a toujours combattu pour ou aux côtés du régime qui vient de perpétrer un génocide dans notre pays", déclare-t-il.

 

L'Onu donne son feu vert à la France pour une opération militaire à but humanitaire, baptisée "Turquoise".

 

- 10 août: Le président rwandais Pasteur Bizimungu déclare qu'il y a un "sérieux contentieux" entre le nouveau pouvoir et le gouvernement français.

 

--1995--

 

- 13 jan: Paris décide de renouer avec Kigali et de reprendre progressivement son aide mais insiste sur le problème du retour des réfugiés et la démocratisation.

 

- 1er sept: Le représentant du Rwanda à l'Onu accuse Paris d'avoir livré des armes pendant les massacres. La France qualifie les accusations de "malveillantes et sans aucun fondement".

 

- 30 nov: Le président Bizimungu affirme que l'opération Turquoise était destinée à "fournir un repli aux tueurs, afin de leur faciliter la reconquête du pouvoir". Il accuse des soldats français d'avoir, près de Kibuye (ouest), "livré aux milices des centaines de rescapés qui s'étaient réfugiés dans les forêts après les avoir persuadés de revenir".

 

--1996--

 

- 7 avr: M. Bizimungu accuse Paris d'une "politique de dénigrement du Rwanda", dont "l'unique but est de dissimuler la réalité de son implication dans le génocide".

 

--1998--

 

- 6 avr: Edouard Balladur, Premier ministre français de 1993 à 1995, déclare que "l'armée française n'a aucune responsabilité dans le génocide, tout au contraire".

 

- 15 déc: Une mission parlementaire française exonère la France, "nullement impliquée" dans le génocide, mais retient une certaine responsabilité, due à "une erreur globale de stratégie" et à des "dysfonctionnements institutionnels".

 

Le Rwanda accuse la France d'être "coupable de crimes de génocide".

 

--2000--

 

- 15 jan: Le ministre délégué à la Coopération Charles Josselin au Rwanda, première visite d'un haut responsable français depuis cinq ans.

 

--2001--

 

- 14 août: Visite du ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, qui qualifie ses entretiens avec le président Kagame de "francs, honnêtes et tournés vers l'avenir".

 

- 23 oct: Le Rwanda rouvre son ambassade à Paris, fermée en janvier 2000 pour des "raisons économiques".

 

--2002--

 

- 2 juil: Le président Kagame déplore l'attitude "peu claire" de la France. "La France devrait pourtant se souvenir qu'elle a été directement impliquée dans ce qui s'est passé (...), même si le Parlement ou certains acteurs se sont absous eux-mêmes".

 

--2003--

 

- 20-21 fév: Le président Kagame participe au sommet France-Afrique à Paris.

 

--2004--

 

- 9 mars: Selon le journal français Le Monde, un rapport réalisé dans le cadre d'une enquête judiciaire française sur l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana désigne Paul Kagame comme principal décisionnaire. Celui-ci nie catégoriquement toute implication et s'en prend violemment à la France.

 

- 16 mars: Le président Kagame accuse les Français d'avoir participé "directement" au génocide en fournissant "des armes" et "donnant des ordres aux génocidaires".

 

- 18 mars: Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin affirme que la France a "sauvé des centaines de milliers de vies humaines" au Rwanda.

 

- 25 mars: Le président Kagame: "Oui, ils (les Français) ont sauvé des gens, mais ils ont sauvé ceux qui tuaient et pas ceux qui étaient en train d'être tués".

 

- 26 mars: Une "commission d'enquête citoyenne" française demande que "soit examinée avec sérieux la somme d'éléments pouvant laisser présumer l'implication active de certains Français, responsables ou subalternes, dans le génocide".

 

- 6 avril: La conférence internationale sur le génocide rwandais réunie à Kigali clôture ses travaux en "recommandant" la création d'une commission d'enquête sur le "rôle" joué par la France dans les massacres.

 

Les militaires français qui encadraient l'armée rwandaise à la vieille du génocide de 1994 "étaient tout à fait informés" de la possibilité de massacres et ont ensuite protégé leurs auteurs, affirme l'ancien chef des Casques Bleus au Rwanda, le Canadien Roméo Dallaire.

 

- 7 avril: 10ème anniversaire du début du génocide. Les Français "ont l'audace de rester là sans s'excuser", lance M. Kagame lors de son discours au stade de Kigali. Ils "ont sciemment entraîné et armé les troupes gouvernementales et les milices qui allaient commettre des génocides et ils savaient qu'ils allaient commettre un génocide", martèle-t-il.

 

M. Muselier écourte son séjour à Kigali. Le ministère français des Affaires étrangères qualifie les accusations de M. Kagame de "graves et contraires à la vérité".

 

Auparavant, le ministre français de la Défense Michèle Alliot-Marie avait jugé "totalement scandaleux" et "injuste" le procès fait aux militaires français.

 

La Fédération internationale des ligues des droits de l'Hommedemande "une commission d'enquête parlementaire ayant pour objet de déterminer les responsabilités de la France".

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