Commission d'Enquête Citoyenne
pour la vérité sur l'implication française dans le génocide des Tutsi au Rwanda
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Génocide: une initiative privée enquête sur la "complicité" de la France

PARIS, 19 mar (AFP) - Un collectif d'associations et de personnalités ouvre lundi à Paris une enquête publique pour mettre en lumière la "complicité" de la France dans le génocide qui a fait un million de morts au Rwanda en 1994.

Les autorités françaises n'ont reconnu aucune responsabilité dans les massacres commis notamment contre la minorité tutsi par le gouvernement rwandais, dont la France était l'alliée, l'armée gouvermentale et les milices hutues.

La "commission d'enquête citoyenne" veut conduire du 22 au 26 mars à Paris des auditions publiques pour examiner "l'ensemble des éléments à sa disposition faisant peser sur la France le soupçon d'une complicité multiforme" avec le génocide.

Les organisateurs disent disposer de "nombreux éléments donnant à penser" que la France a continué à apporter pendant les massacres qui ont duré trois mois (d'avril à juin 1994 ) "un soutien diplomatique, militaire, financier et de propagande à l'appareil génocidaire".

Une mission d'enquête parlementaire, présidée par l'ancien ministre de la Défense Paul Quilès (socialiste), avait conclu en décembre 1998 que la France n'avait "en aucune manière incité, encouragé, aidé ou soutenu ceux qui ont orchestré le génocide".

Les organisateurs de cette "commission d'enquête citoyenne" dénoncent ce qu'ils qualifient de "forme de négationnisme", alors que la Belgique, les Etats-Unis et l'ONU ont demandé pardon au peuple rwandais.

Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a affirmé jeudi que la France n'avait "pas à rougir" de son action au Rwanda, où elle avait dépêché 2.500 militaires pour une mission humanitaire controversée qui n'avait pas empêché le génocide.

La France a "sauvé des centaines de milliers de vies humaines" au Rwanda, a-t-il déclaré, récusant les accusations d'implication "directe" dans le génocide formulées par le président rwandais Paul Kagamé.

Parmi les organisateurs figurent notamment les associations Cimade (service oecuménique d'entraide), l'Observatoire des transfert d'armements, et l'Association internationale de recherche sur les crimes contre l'Humanité et les génocides.