![]() |
|
Avant-projet proposé à la discussion collective de ceux qui veulent réparer les conséquences de la complicité de génocide de la France au Rwanda http://survie67.free.fr Réparations pour les victimes du
génocide Des citoyens se mobilisent pour
obtenir de lÉtat français la reconnaissance de ses responsabilités
dans le génocide des Tutsi au Rwanda (avril mai juin 1994) par son implication
depuis 1990 au Rwanda et son action de connivence et de soutien avec
les génocidaire avant, pendant et après le génocide. Il faut AIDER, SOIGNER et SOUTENIR les RESCAPÉS du GENOCIDE En avril 1994 et pendant trois mois, plus dun million de personne ont été tuées au Rwanda parce quils nappartenaient pas à la bonne « race ». Dans ce minuscule État africain, culturellement et linguistiquement homogène, les Tutsi, repérés par le fichage ethnique officiel (cartes didentités) ou au faciès (selon les stéréotypes répandus) ont été systématiquement tués, des vieillards aux nourrissons. Le viol et la torture avant la mise a mort ont également été systématisés. Cest un génocide au sens premier du terme selon des critères qui sappliquent à lextermination des Arméniens et des Juifs. Trois constats essentiels peuvent être faits : 1) ces massacres de masses ont été organisés, planifiés et réalisés par des dirigeants corrompus dans le cadre dune stratégie de maintien au pouvoir. 2) Ils ont été réalisé dans un petit État centralisé et bureaucratique, où les militaires et les fonctionnaires ont joué un rôle essentiel dinitiateurs et de coordinateurs. 3) alors que ces tueries auraient parfaitement pu être faites par les seuls militaires, lhorreur suprême a été atteinte par la mise en uvre voulue et recherchée dune extermination à larme blanche impliquant le plus de gens possible. Outre les milices, formées dans ce but, les paysans hutu ont été encadrés et mobilisés par les autorités locales pour « travailler » (terme devenue synonyme de tuer) avec les mots dordre du travail communautaire habituel de « défrichage ». Lorsque des milliers de familles Tutsi étaient rassemblés dans les église, les écoles et les stades, les militaires commençaient lextermination à la grenade et aux mortiers, mais la population était conviée à « finir le travail » à la machette et à la houe. Les biens des familles massacrées étaient ensuite répartis par les autorités [1] . Une
complicité avérée
La question de la complicité française dans une telle horreur, lorsquelle est encore très exceptionnellement posée, reste dans le flou. La suspicion de « gauchisme » envers qui profère de telles accusations est très forte. Elle est dailleurs une des composantes de ce flou. Ensuite, qui peut y croire ? Cest presque une question de bon sens : Comment des dirigeants honorables et respectés auraient-ils pu sengager dans une telle abomination, après la Shoah, après le « plus jamais ça » unanime des Nations ? Et par conséquence, engager « la France » avec eux ! Mais les faits sont là, même sils sont difficilement audibles. Les dirigeants français ont reçu à lÉlysée et à Matignon les représentants de lÉtat génocidaire rwandais, le 27 avril 1994, au moment où cet État procédait depuis près dun mois à lélimination de la composante Tutsi de la population. Lidée qui vient immédiatement à lesprit, cest quils ne savaient pas. Mais cet argument nest pas plausible. La déclassification des archives américaines du Pentagone a révélé que même les dirigeants américains étaient informés du génocide qui se préparait, bien avant son déclanchement [2] . Les dirigeants américains nétaient pas aussi impliqués que leurs homologues français au Rwanda. Ils navaient ni les forces militaires, ni autant dagents de renseignements présents dans ce pays [3] . De nombreux acteurs politiques français ont dailleurs reconnu quils nignoraient rien de la menace qui planait sur la communauté tutsi [4] . Le plus accablant est sans doute le fait que des militaires français était présents pendant tout le déroulement du génocide, comme de nombreux rescapés ont pu le constater (vu notamment avec les soldats de la garde présidentielle). Michel Roussin, ministre de la Coopération de lépoque, avouera que quarante à soixante dix militaires dunités spécialisés étaient restés sur place [5] . Des militaires français dont la présence a été attestée diront être revenu en février 1994 en « touriste » [6] . Deux spécialistes des écoutes et du renseignement, Alain Didot et René Maïer, seront incidemment tués le 8 avril 1994 à Kigali, révélant ainsi leur présence. Depuis 1993, la cellule Élyséenne était directement informées, en liaison directe avec les hommes des commandos du 1er régiment parachutiste dInfanterie de marine (RPIMa), grâce à la mise en place dune nouvelle chaîne hiérarchique reliée directement à lÉlysée, le commandement des opérations spéciales (COS) court-circuitant toute la hiérarchie militaire et les autres services de renseignement (dont la DGSE) [7] . Ce nest pas tout. On sait aussi que, entre le 9 et le 13 mai 1994, cest à dire pendant la phase la plus intensive du génocide, le chef de la Coopération militaire, le général Jean-Pierre Huchon recevra à Paris le lieutenant colonel Ephrem Rwabalinda et quil lui fera remettre des moyens de communication cryptés. Cest donc en connaissance de cause quils ont soutenus les extrémistes hutu pendant la phase dextermination et quils ont poursuivit discrètement ce soutien après quelle eut été réalisée, cela jusquen 1997 [8] . Le
soutien aux rescapés : une obligation morale
Parce que la France est impliquée dans le génocide
Parce que des
rescapés meurent de misère, parce que des survivantes, violées et contaminées
nont pas la possibilité de se faire soigner par trithérapie, alors
que leurs bourreaux se font soigner à nos frais à Arusha. Parce que
les rescapés continuent de mourir des séquelles de leurs tortures. Les coups de
machettes ont blessé, mutilé. Le viol systématique des femmes et des
petites filles a propagé le sida. Des centaines dhabitations de
Tutsi ont été systématiquement détruites pendant le génocide. Et puis,
il y a partout cette plaie béante qu'est la souffrance traumatique et
psychique. De la part du gouvernement et de la société civile, les efforts
pour aider les rescapés sont énormes, mais dans ce pays pauvre et abandonné
de la communauté internationale, ils ne peuvent suffire. La plupart des rescapés, anciens éleveurs
ou agriculteurs, sont dans un état physique tel qu'ils se trouvent dans
l'incapacité d'effectuer le moindre travail pour assurer leur survie.
Certaines veuves, survivantes de grandes familles se retrouvent seules,
isolées, sans aide et doivent pour vivre vendre ce qui leur reste de
force et vont même parfois travailler dans les champs de leurs bourreaux.
Des victimes ont besoin de chirurgie réparatrice et doivent être opérées
en Europe pour réparer les séquelles des tortures subies pendant le
génocide : coups de machette mal cicatrisés, seins coupés, brûlures
profonde, etc.,
D'autres personnes, qui ont été contaminées par le sida à la suite du viol dont elles ont été victimes, en 1994, ont besoin d'une trithérapie pour vivre. Le Rwanda ne bénéficie toujours pas de médicaments génériques. Par ailleurs, il faut savoir quune trithérapie commencée ne peut être interrompue. Son arrêt rendrait létat de santé de la personne encore plus fragile que si elle navait jamais bénéficié du traitement.
Nous,
citoyens français voulons que notre pays sengage officiellement
à demander pardon aux victimes du génocide. Nous voulons que notre pays
aide des enfants qui veulent tout simplement vivre et aller à l'école
et qui nont pas les moyens de payer les fournitures scolaires.
Nous voulons que lÉtat français participe à la prise en charges
des trithérapies des femmes violées, des soins et les opérations des
victimes du génocide. Nous voulons quil contribue aux reconstructions
des logements détruits. Nous
voulons simplement quil répare ce quil a contribué à faire. [1] « Au début du génocide, les autorités avaient gelé les comptes bancaires des Tutsi, probablement dans lintention de transférer ces fonds au profit du gouvernement. ( ) Les autorités avaient demandé aux bourgmestres de régler sans tarder la redistribution des biens et des terres des Tutsi. ( ) Les bourgmestres des communes rurales se préoccupaient surtout de la redistribution des parcelles cultivables, tandis que ceux des villes, comme à Butare, attribuaient les maisons, voire des étals sur les marchés, et ce pendant les mois de mai et de juin. » Alison Des Forges, Aucun témoin ne doit survivre, Human Rights Watch Africa/FIDH, Karthala, 1999. Alison Des Forges est historienne, professeur à Harvard. [2] Ces documents déclassifiés sont consultables sur le site www.gwu.edu/~nsarchiv. William Ferroggiano a utilisé « The freedom of information act » qui na pas déquivalent en France. Notons que la presse française sest empressée den faire de gros titres en évitant de poser la question sur leurs propres dirigeants ! (par exemple : Christophe Ayad et Pascal Riché écrivaient : « Génocide au Rwanda : Washington savait », Libération du 22 août 2001). [3] On sait que les autorités belges et les Nations Unies à New York étaient également avertis trois mois avant. Un officier belge des renseignements avait signalé en janvier 1994 les préparatifs d'un massacre imminent de la minorité tutsie, comme lont rapporté le ministre belge de la Défense Jean-Pol Poncelet et le général canadien Roméo Dallaire, l'ancien commandant en chef des Casques bleus de l'ONU au Rwanda. Le Monde du 11-12 novembre 1995.
[4]
Comme lambassadeur Georges Martres, qui expliqua
à la Mission parlementaire dinformation que « le génocide
constituait une hantise quotidienne pour les Tutsi ». Audition
du 22 avril 1998. Enquête sur la tragédie rwandaise (1990-1994).
Tome III, page 119 (Martres a été remplacé par Marlaud en 1993).
[5] Propos rapportés par Patrick de Saint-Exupéry dans le Figaro du 2 avril 1998. Lors de son audience devant la Mission dinformation Michel Roussin ramènera ce nombre à 24 hommes (Mission parlementaire, tomme III, audition, page 110). [6] Audition à huis clos des lieutenants-colonels Jean-Claude Maurin et Gilles Chollet le 3 juin 1998 à la Mission dinformation. [7] Comme le dévoile Jacques Isnard dans Le Monde du 21 mai 1998.
[8]
Date à laquelle les livraisons darmes aux
forces du génocide exilées au Zaïre et au Soudan navaient toujours
pas cessé, ni lentraînement de commandos en Centrafrique.
|