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Dans la nuit du 13 au 14 Août dernier, le camp des réfugiés de Gatumba fut attaqué par une coalition formée des forces congolaises, des Interahamwe et des éléments du FNL. Cette attaque a visé uniquement les Banyamulenge hébergés dans ce camp. Les victimes Babembe enregistrées au cours de ce génocide l'ont été de façon accidentelle : le fait de vivre sous les mêmes tentes avec les personnes visées, à savoir les Banyamulenge. Il s'agit donc d'un acte de génocide planifié et perpétré par cette coalition transfrontalière. L'ONG, Human Rights Watch (HRW), a, en date du 7 septembre, rendu public un document intitulé : « Burundi : le massacre de Gatumba. Crimes de guerre et agendas politiques ». Après avoir pris connaissance du contenu dudit document, la communauté Banyamulenge a décidé d'y apporter une réponse appropriée. La méthodologie suivie se résume en termes ci après :
Résumé Dans le troisième paragraphe, le FNL revendique l'attaque du camp parce que les réfugés Banyamulenge qui y habitaient se préparaient à attaquer le Congo. La question qui se pose ici est celle de savoir si le FNL est chargé de la sécurité du Congo ; et si c'était le cas, cela prouve une étroite collaboration entre les forces congolaises et ce mouvement rebelle burundais. On peut signaler par ailleurs que l'enquêteur, au lieu de se concentrer sur la collecte des informations sur terrain, il est allé puiser dans des écrits haineux de la société civile du Sud Kivu circulant sur l'internet; et de ce fait même en faire une pleine publicité. Dans le dernier paragraphe (page 2) de cette section, l'enquêteur affirme avoir menée des nombreux et longs entretiens avec les victimes, les habitants de Gatumba, les autorités militaires et civiles et des représentants de diverses agences des Nations Unies. Or, l'enquêteur prétend qu'il y avait contrôle des témoignages (voir premier paragraphe, page 25).
Recommandations
- Au gouvernement de la RDC - Au FNL et aux autres mouvements armés au Burundi et en RDC Le contexte
Par ailleurs, dans le dernier paragraphe de la page 7, l'enquêteur se caractérise par une vision tronquée et biaisée de la réalité des problèmes que vivent les Banyamulenge en RDC. L'hostilité manifestée par les autres groupes ethniques envers ces derniers ne date pas de l'implication militaire du Rwanda dans les deux précédentes guerres. Soutenir cette thèse ne ferait que la promotion de l'idéologie développée et véhiculée par les extrémistes de la société civile du Sud Kivu. A la page 8 paragraphe 1, on y trouve une contre-vérité : le colonel Mutebutsi n'a jamais lancé une attaque contre la ville de Bukavu mais s'est battu à l'intérieur de cette dernière contre les forces rivales dirigées par le général de brigade Mbuza Mabe. De même, une contre-vérité flagrante se retrouve au paragraphe 2 de cette page : c'est celle qui consiste à dire que la MONUC a escorté le colonel Mutebutsi jusqu'à la frontière rwandaise. Soit que l'enquêteur ne connaît pas ce qui s'est passé lors des événements de Bukavu en juin dernier ; soit qu'il le fait intentionnellement pour couvrir les bombardements effectués par la MONUC sur les troupes du colonel Mutebutsi à Kamanyola . Quoi qu'il en soit, on s'imagine mal que l'enquêteur ne soit pas au courant jusqu'à ce jour de ce qui s'est passé à Kamanyola. Par conséquent, la deuxième hypothèse nous semble être la plus plausible. Sur la même page, dernier paragraphe, l'enquêteur affirme que le gouvernement a déployé de centaines des troupes par crainte annoncée d'une possible invasion rwandaise. Or, le même gouvernement a affirmé avoir déployé une dizaine des milliers des troupes dans cette partie du Congo. Population du camp Le dernier paragraphe de la page 10 contient une affirmation tendancieuse et politiquement motivée :
A la page 11, paragraphes 2 et 4, l'enquêteur tend à présenter de façon malveillante les victimes du massacre comme des individus ayant mérité le sort qui leur a été réservé, alors qu'il disposait des témoignages sures et fiables des rapatriés burundais qui vivaient sur le même site, et de l'armée burundaise, qui n'ont rapportés aucune activité militaire dans ce camp (voir paragraphe 3 de la même page). Tentative de délocalisation des réfugiés congolais
Par ailleurs, l'enquêteur s'évertue, de façon peu convaincante, à justifier le fait que le HCR n'ait pas fourni les moyens nécessaires pour assurer la protection du camp et payé les services d'un administrateur, par le fait qu'il s'agissait d'un camp de transit en processus de fermeture. Cet argument ne tient pas du tout débout dans la mesure où ces mêmes moyens avaient été pourvus dans les deux autres camps de transit de Cibitoke et de Rugombo. L'attaque A la page 14 (paragraphe 2), l'enquêteur affirme qu'il y a eu deux groupes d'attaquants : un venu du Congo et un autre qui se serait joint au premier du coté burundais de la frontière. Tout en reconnaissant qu'il y a un groupe venu du Congo, l'enquêteur ne nous fournit aucune indication en ce qui concerne son identité réelle. De même, les éléments fournis par l'enquêteur, ne peuvent pas conduire à affirmer que la langue des cantiques chantées était exclusivement Kirundi, dans la mesure où il dit que beaucoup ont entendu des cris de « Allélluia » et des « Amen » qui sont des mots universels. Par ailleurs, les mots « Ingabo z'Imana », attribués abusivement au Kirundi, sont plutôt de la langue Kinyarwanda. En Kirundi, l'armée s'appelle « Intwaramiheto », tandis qu'en Kinyarwanda , l'armée s'appelle exactement « Ingabo » ; et actuellement l'expression « Ingabo z'Imana » est couramment utilisée par les Interahamwe pour s'identifier. Au paragraphe 2 (page 15), l'enquêteur minimise l'utilisation de la machette lors de l'attaque en évoquant un seul cas trouvé à l'hôpital alors que beaucoup de corps sans vie trouvés sur le lieu en portaient des traces. Est-ce une façon subtile de nier la participation des Interahamwe dans l'attaque ? Le nombre de personnes tuées indiqué dans ce rapport ( paragraphe 2 de la page 16) n'est pas correcte. Il ne s'agit pas de 152 morts mais de 164. Ceci donne l'impression que le rapport aurait été rédigé avec précipitation. L'enquêteur s'étant peut être préoccupé à combattre la version réelle de la coalition des forces génocidaires que de faire connaître au monde l'ampleur de ce crime. Les personnes protégées L'enquêteur dit que la femme Bembe a parlé quelques mots en Kirundi pour réconforter son enfant ou localiser un de ses amis. Il est tellement hanté par le fait de prouver que les attaquants n'étaient que des Burundais qui parlaient Kirundi qu'il en est arrivé à faire parler une Bembe le Kirundi qu'elle ne connaît pas. Il voulait en réalité dire que la femme a parlé en Kibembe. Les quatre dernières lignes de ce paragraphe 3, page 16, prouve à suffisance que les seuls visés étaient les Banyamulenge. L'attaque sur le camp militaire et la brigade de gendarmerie Chercher à responsabiliser uniquement l'armée burundaise dans ledit massacre serait une façon bien subtile de détourner l'attention nationale et internationale en ce qui concerne l'identité des véritables commanditaires et exécutants de ce crime. On peut relever une contradiction dans les paragraphes 2 et 3 de la page 18 : dans le deuxième paragraphe, l'enquêteur dit : « le commandant du camp militaire-qui disposait du nombre d'hommes plus élevé-, a affirmé qu'il ne savait pas que le site des réfugiés étaient attaqué… », tandis que dans le troisième paragraphe, le même enquêteur affirme : « Il adit que son camp a été attaqué en même temps que le camp des réfugiés par un nombre important de combattants ». Que peut-on finalement retenir de ces deux versions contradictoires ? L'enquêteur a-t-il rencontré oui ou non le commandant en question ? A la page 19 (paragraphe 4), l'enquêteur manifeste une méconnaissance géographique des lieux : il situe Rukoko proche du camp des réfugiés et prétend que l'aéroport lui est beaucoup plus éloigné, ce qui est tout à fait l'inverse. Précisons cependant que l'aéroport se situe à une trentaine de kilomètres du camp de Gatumba. Et en cas de besoin de secours rapide, il serait indiqué de faire allusion aux forces basées dans la ville de Bujumbura car étant les plus proches de Gatumba que ne le sont celles de l'aéroport et de la Rukoko. Par ailleurs, l'enquêteur semble nous dire que toutes les forces déployées à l ‘aéroport et dans la foret de la Rukoko seraient sous les ordres du commandant du camp militaire de Gatumba ; ce qui nous paraît impensable. Signalons en passant que l'enquêteur consacre le gros de son temps (plus de trois pages de ce rapport) à relever les faiblesses de l'armée burundaise plutôt qu'à investiguer les faits afin d'identifier les vrais auteurs de ce génocide. Les auteurs La responsabilité du FNL dans l'attaque Aussi, on peut relever une contre-vérité dans ce paragraphe (pages 20 et 21) celle d'affirmer : « Le site des réfugiés de Gatumba, de surcroît, à coté de la forêt de la Rukoko où le FNL est réputé avoir établi une base importante ». La réalité est tout autre : la forêt de la Rukoko est située très loin du camp des réfugiés de Gatumba ; il faut d'abord dépasser l'aéroport qui est situé à plus de 30 km de ce camp avant d'atteindre cette forêt. Cette stratégie qui consiste à rapprocher la base du FNL du camp des réfugiés dénote une tendance malicieuse visant à faire surgir rapidement et sans difficulté d'accès au site, les éléments de ce mouvement rebelle burundais. Par contre, l'enquêteur omet, de façon, délibérée de mentionner que le camp de Gatumba se situe à moins de 2 km de la frontière congolaise, à partir de la quelle il est plus facile de lancer des attaques sur ce camp que de venir de la forêt de Rukoko ;surtout qu'entre le site des réfugiés et la frontière congolaise il n'existe aucun déploiement militaire. Logiquement, il y a plus d'obstacles à attaquer le camp des réfugiés de Gatumba à partir de la Rukoko où l'enquêteur a mentionné la présence de deux bataillons, l'existence d'un camp militaire à l'aéroport, en plus de celui de Gatumba. En lisant le contenu du paragraphe 2 (page 21), on comprend que l'enquêteur possède des informations fournies par le combattant FNL arrêté après sa participation au génocide de Gatumba. Il n'a pas cherché à le rencontrer comme l'ont fait les autres enquêteurs (ONUB, Institut Pole, ADEPAE,…) dont les rapports sont attendus. Certainement que ces informations allaient à l'encontre de la thèse qu'il développe sur la responsabilité du « massacre » de Gatumba. La revendication de l'attaque par le FNL n'apporte aucune preuve en termes de l'exclusivité de la responsabilité du génocide par celui-ci (paragraphe 3 de la même page). Les déclarations ont été faites à partir du sol congolais. Le téléphone utilisé pour appeler les journalistes était du réseau congolais. Il n'existait aucun précédent entre les Banyamulenge et le FNL pour servir de justification à ce dernier. On peut tout simplement comprendre que cette revendication n'était qu'une stratégie visant à couvrir politiquement ses parrains et alliés congolais qui lui procurent armes, munitions et base-arrière. Au paragraphe 4 de la même page, l'enquêteur démontre à suffisance que les justifications de ce crime avancées par le FNL ne sont pas fondées ; mais, contre toute attente, il conclut que la revendication de ce génocide par ce dernier semble correcte. Les langues Un autre élément important à retenir dans le paragraphe 4 est que les attaquants n'appartenaient pas au même groupe ethnique. Selon l'enquêteur, une jeune mère Mubembe avait conduit une conversation en Kibembe avec un attaquant ; mais d'après un second témoin, un autre attaquant de la même tente n'avait pas paru comprendre le Kibembe. Cet attaquant avait demandé aux occupants de la tente en Kirundi, « Qui êtes vous ? » et lorsque les occupants Babembe ont repondu en Kibembe, il n'avait paru comprendre et avait ouvert le feu. Si parmi les 2 attaquants il y avait un qui parlait les deux langues, il aurait bien traduit pour l'autre afin d'épargner la vie de ces autres Babembe tués dans cette tente. Cela démontre à suffisance que l'attaque a été menée par une coalition des gens ne parlant pas une même langue, et donc appartenant à des groupes ethniques différents. Au paragraphe 5, l'enquêteur insiste sur le fait que le survivant est un agent de renseignement du RCD Goma. Ce statut lui paraît plus important que celui de réfugié rescapé ayant perdu 2 de ses enfants dans l'attaque ; question de discréditer les informations fiables de ce témoin qui le gêne apparemment. Il affirme gratuitement que le témoin a changé de versions sans pour autant les évoquer. Il y a lieu de faire remarquer aussi que l'enquêteur ne mentionne pas le fait que le survivant n'a pas été le premier à parler aux assaillants ; mais que c'est plutôt ces derniers qui se sont parlés entre eux en Kifulero ; l'un donnant l'ordre à l'autre « Mulashe », ce qui veut dire tires sur lui. L'autre assaillant interviendra : « Utamulashe ashaga mu ngambi ze mwitu », ce qui signifie ne tires pas sur lui il vient des camps des nôtres. Le survivant les ayant entendu dans cette langue, interviendra pour les rassurer qu'il était effectivement un des leurs en leur parlant aussi en Kifulero en ces termes : « Mutandashe ndi winyu », ce qui veut dire ne tirez pas sur moi, je suis de vôtres. Et le dialogue a continué en Kifulero. Le nombre Les autres auteurs En outre, on remarque une disproportion évidente dans le travail de l'enquêteur en ce qui concerne l'implication d'autres auteurs. Quelques lignes seulement ont suffi pour laver de tout soupçon la participation d'autres auteurs. La « version officielle »
Les tracts et les preuves d'une planification Le contrôle des témoignages
La « version officielle élaborée » L'autre version Les Nations Unies Justice La poursuite des dirigeants FNL Risque accru de guerre Génocide et crainte d'un empire « Tutsi » La question que l'on peut poser à cet enquêteur est de savoir s'il est possible de punir un criminel sans avoir au préalable qualifié l'acte posé par ce dernier.
Il existe beaucoup d'informations relatives à la participation des Mai-Mai de la 10 ème région militaire ainsi que les Interahamwe que l'enquêteur n'a daigné mentionner dans son rapport. Des noms des personnes soupçonnées avoir participé au génocide ont été citées ainsi que le nombre des réunions préparatoires, les lieux et les informations afférentes à l'exécution et le repli des attaquants. Par ailleurs, des faits troublants qui se sont passés quelques heures avant l'attaque ont été rapportés dès le premier jour de l'attaque. En effet, il est connu que la réunion préparatoire de l'attaque s'est tenue à Bukavu par les autorités de la dixième région militaire à la quelle participaient le colonel Mahoro, T3 de la division des Interahamwe de Kilungutwe (territoire de Mwenga de la province du Sud-Kivu en RDC), ainsi que le major Amani Geroboali, T2 de la même division dirigée par le général de brigade Mudacumura. Les deux dernières réunions de finalisation se sont consécutivement tenues à Uvira et Kiliba le 12 /08/2004. La première chez le lieutenant-colonel Mutupeke et la deuxième à coté de l'église de la 8 ème CEPAC de Kiliba (territoire d'Uvira).Les personnes suivantes avaient participé à ces deux réunions :
Les Mai-Mai sont venus en deux groupes : le premier est venu de la plaine de la Ruzizi en passant par les secteurs 7 et 5 pour atteindre Kaholoholo et était conduit par le colonel Fujo Zabuloni ; tandis que le deuxième est venu d'Uvira, en passant par Kavimvira, pour faire jonction avec le premier groupe à Kaholoholo, et était dirigé par le commandant Ekofo. En date du 11 août 2004, un militaire du service de renseignement, de la brigade du lieutenant-colonel Mutupeke basée à Uvira, a arrêté à Kavimvira une camionnette qui se dirigeait vers la frontière burundaise, à bord de laquelle se trouvaient trois personnes de nationalité burundaise. Après fouille du véhicule, on a trouvé 5 boîtes de grenades, une boîte contenant des obus du canon 7.5 ainsi que des armes incendiaires. Un rapport a été dressé à l'intention de l'officier de renseignement de la brigade, qui a immédiatement procédé à l'arrestation de ces trois personnes. Au cours de l'interrogatoire de ces dernières, elles ont déclaré qu'elles détenaient ces armes de la part du lieutenant-colonel Mutupeke. N‘ayant pas cru à la version des suspects quant à l'implication de son chef hiérarchique, l'officier de renseignement les a placé en détention. Tard dans la nuit, le lieutenant-colonel Mutupeke est venu personnellement les libérer avec leur cargaison. Deux jours plus tard, lors de l'attaque du camp des réfugiés de Gatumba ainsi que de celui de l'armée burundaise, les mêmes types avaient été utilisées par les assaillants. Le lendemain matin, après le génocide de Gatumba, l'équipe des militaires, qui gardait le poste frontalier congolais de Kavimvira, a été relevée comme pour éviter de l'exposer à l'interrogatoire des éventuels enquêteurs. Des sources provenant de Kiliba ont aussi fait état de la présence, dans cette cité, du commandant Ekofo et du lieutenant-colonel Baleke la veille même du génocide. Le chef de la cité de Sange, M. Masumbuko Burugwa, qui avait été en contact avec certains éléments Mai-Mai qui ont participé au génocide, a été arrêté en date du 16 août par le lieutenant-colonel Mutupeke, après qu'il ait informé les enquêteurs de la MONUC de ce que lui ont raconté ces combattants Mai-Mai. Il sera libéré plus tard, après torture, à la suite de l'intervention de la MONUC, et se trouve actuellement sous la protection de celle-ci. Du 14 au 16 août 2004, certains éléments Mai-Mai , blessés au cours de l'attaque du camp de Gatumba, ont été internés pour le soins à l'hôpital général de référence d'Uvira. Ils ont été ensuite transférés au centre de santé de Kigongo, situé à 4 km au sud de la ville d'Uvira, pour les soustraire de la curiosité du public. C'est notamment le cas du capitaine Wamwanya, de Mwenyemali et d'Eric. Actuellement le commandant Ekofo est sous les soins intensifs à l'hôpital Lemera de Panzi, Bukavu, où toute visite à ce malade est strictement interdite. Sa chambre est gardée en permanence par des militaires que le général Budja Mabe y a spécialement déployé. Les informations diffusées relativement à son internement font état du fait qu'il aurait été victime d'un accident où son garde du corps aurait tiré sur lui par inadvertance. Mais d'autres sources affirment qu'il aurait échappé à un attentat visant son élimination physique, question d'effacer les traces de toute implication des forces congolaises dans le génocide de Gatumba. Toutes les tentatives de la part de la MONUC pour rentrer en contact avec ledit malade se sont jusque là soldées par un échec.
Le rapport présenté par le HRW est politiquement motivé : l'enquêteur a consacré son temps à interpréter et à discréditer les témoignages disponibles. De même, il n'a pas jugé utile d'interroger, comme l'ont fait les enquêteurs de l'ONUB, de Pole Institute et de l'ADEPAE, M. Minani, un combattant du FNL arrêté à Bujumbura, après avoir participé au génocide de Gatumba, alors que le combattant en question a fourni des détails précis et crédibles en ce qui concerne la composition de la coalition ainsi que du chemin suivi par les assaillants avant et après l'attaque du camp. Tout comme il ne s'est pas donné la peine de mener une quelconque investigation en dehors du Burundi, notamment en RDC. Soulignons aussi que ce rapport contient des contradictions et des contre-vérités flagrantes, ainsi que des affirmations qui frisent le sadisme et le cynisme. Tous ces éléments réunis ensemble témoignent d'une démarche partisane visant à soutenir la thèse de la seule responsabilité du FNL dans les actes de génocide commis sur le site des réfugiés de Gatumba. Et de là, une question importante se pose : pourquoi le rapport de HRW exclut, en dépit des preuves accablantes, la participation à l'attaque du camp de Gatumba des forces congolaises et des Interahamwe ? La réponse à cette question se situe à deux niveaux. Premièrement, pour ce qui concerne la RDC, le HRW escamote la vérité pour deux principales raisons :
Deuxièmement, dans le cas des groupes armés rwandais, l'exclusion des Interahamwe dans cette attaque s'explique par les raisons suivantes :
De ce qui précède, il est clair que le HRW s'est totalement disqualifié et discrédité en tant qu'acteur international dans la défense des droits des victimes du génocide de Gatumba. Les raisons présentées ci-dessus montrent bien que les objectifs visés par ce rapport ne sont pas ceux liés à l'identification des véritables auteurs de ce crime odieux, mais plutôt ceux consistant à couvrir certains de ses amis dans la région. Dans ce contexte, les membres de la communauté Banyamulenge ont décidé de rompre, jusqu'à nouvel ordre, toute sorte de collaboration avec le HRW sur ce dossier précis de l'attaque du camp des réfugiés de Gatumba, tant et aussi longtemps qu'il n'aura pas revu les positions biaisées exprimées dans ce rapport.
Fait à Bujumbura, le 16 septembre 2004. Pour la communauté Banyamulenge : Tharcisse Kayira Musafiri Mushambaro Naum Butoto Gilbert Mututsi Ruben Ruganza Théophile Gakunzi Jonas Sebatunzi Etienne Rusamira Lydia Musafiri Bibish Birori |