Généalogie des violences génocidaires contre les Tutsis en RDC

«Le mal que font les hommes leur survit»
Shakespeare.

ARI : Rassemblé Par Déo Mungongo.

Kigali, 15 juin (ARI)
C'est depuis le 10 juin que l'armée régulière a repris le contrôle de la ville de Bukavu occupée, pendant une semaine, par des soldats dissidents dirigés par le Général Laurent Nkunda. Ce dernier a chassé l'armée gouvernementale de la ville pour, dit-il, «mettre fin au génocide des Banyamulenge». Et il menace de reprendre les hostilités si une solution n'est pas trouvée au problème des Banyamulenge(Tutsis de la province congolaise du Sud-Kivu). La propagande actuelle parle d'une rébellion soutenue par le Rwanda et s'efforce de camoufler la dimension de purification ethnique comme s'il s'agissait d'un détail sur lequel on ne devrait pas s'attarder. Pourtant, en regardant le rétroviseur de l'histoire, il apparaît que le Tutsi est victime d'un holocauste longtemps oublié dans l'ex-Zaïre et que cette dimension est au centre de la crise dans ce pays depuis 1996.

 

Des mesures discriminatoires

Novembre 1959 : A la suite des massacres des Tutsis précédant l'indépendance au Rwanda, beaucoup de Tutsis rwandais se réfugient au Kivu. Ils sont regroupés dans les sites de Bibwe(zone de Masisi), de Ihula(zone de Walikale) et de Kalonge(zone de Kalehe)

1963-1964 : Tous les transplantés ou leurs descendants qui occupaient des postes politiques à Masisi depuis la période coloniale sont déchus et remplacés par des Hunde dit «autochtones».

Octobre 1965 : Révolte dite de Kanyarwanda. Des massacres systématiques sont organisés contre les Banyarwanda. Le lac vert entre Goma et Sake est un horrible souvenir en ce sens que des camions à déchargement automatique y ont déversé de nombreux cadavres de Tutsis massacrés.

20 mai 1967 : Le gouvernement supprime les camps de réfugiés administrés par le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés). Tous les réfugiés sont intégrés à la population autochtone.

27 mars 1971 : Ordonnance-Loi No 71-020. L'article 15 stipule que «les personnes originaires du Rwanda et Urundi établies au Congo à la date du 30 juin 1960 sont réputées avoir acquis la nationalité congolaise à cette date».

5 janvier 1972 : Loi N° 72-002 précise que «les personnes originaires du Rwanda-Urundi établies dans les provinces du Kivu avant le 1er janvier 1950 à la suite d'une décision de l'autorité coloniale, et qui ont continué à résider depuis lors dans le pays jusqu'à l'entrée en vigueur de la présente loi, ont acquis la nationalité zaïroise à la date du 30 juin 1960»

29 juin 1981 : Le Projet de Loi N° 81-002 relative à la nationalité abroge les deux précédentes. L'article 4 : «Est Zaïrois, aux termes de l'article 11 de la Constitution à la date du 30 juin 1960, toute personne dont un de ses ascendants est ou a été membre d'une des tribus établies sur le territoire de la République du Zaïre dans les limites du 1er août 1885, …. »

1er juin 1991 : Début de l'opération d'identification des nationaux pour les populations du Nord et du Sud-Kivu et de Moba(Province du Katanga où vit un nombre important des Banyamulenge). Le pouvoir ayant refusé d'identifier les descendants des transplantés comme des nationaux, des incidents éclatent surtout dans le Kivu. Le nombre de victimes est estimé à plus ou moins 30 personnes.

Les tergiversations sur la nationalité d'une partie de la population ont pour conséquence de créer un sentiment général selon lequel les Rwandophones sont des Congolais à "nationalité douteuse".

Un ami qui vivait dans les années 1985 entre Goma et Bukavu m'a parlé d'un refrain devenu alors populaire au Kivu : «Batusi bote barudiye kwabo, hatubataki tena mu Zaïre yetu» à traduire par «Que tous les Tutsis rentrent chez eux, nous ne voulons plus d'eux dans notre Zaïre»

En 1992 : Sous la présidence de l'Archevêque de Kisangani, Monseigneur Laurent Monsengo, la Conférence Nationale Souveraine(CNS) qui a tenté de mettre fin à la dictature de Mobutu pose la question de la nationalité.

Certains délégués du Nord-Kivu ne participent pas à la CNS à cause de leur "nationalité douteuse". C'est le cas de Monseigneur Kanyamacumbi Patient, un Tutsi du Nord-Kivu, alors Secrétaire Général de la Conférence Episcopale du Zaïre.

A la mise en place du HCP-PT (Haut Conseil de la République-Parlement de Transition), la candidature de certains représentants du Nord et du Sud-Kivu est rejetée pour le même motif. C'est le cas de Rwakabuba Shinga(un Tutsi du Nord-Kivu)

La même année, les autorités régionales du Nord-Kivu remplacent la quasi-totalité des gendarmes originaires d'autres régions par les Nande, Hunde et Nyange à Walikale et Masisi. La tendance est d'exclure les Congolais d'expression rwandaise.

 

Le Kivu bascule dans la crise sur fond des violences ethniques.

20 mars 1993 : Un groupe de gens armés des fusils et machettes attaque un marché à Walikale et tue un grand nombre de Rwandophones.

Le 21 mars 1993 : Le même groupe tue un grand nombre de Rwandophones à la sortie des chapelles catholiques et protestantes.

22-23 avril 1993 : A Masisi, la jeunesse dite «intellectuels hunde» s'attaque aux Rwandophones et des victimes se comptent par dizaines.

14-17 juillet 1994 : Au moins 1.500.000 Hutu rwandais se réfugient au Nord et au Sud-Kivu forcés de suivre la retraite vers le Zaïre des FAR(Forces Armées Rwandaises) et des Interahamwe, responsables du génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda.

Octobre 1994 : Violence à grande échelle contre les Tutsis au Kivu. Elle implique les milices Ngilima et Maï-Maï, issus des tribus dites «autochtones» mais également les ex-FAR et les Interahamwe; en collaboration avec la MAGRIVI(Mutuelle des Agriculteurs des Virunga), organisation extrémiste hutu créée dans les années 1975 au Zaïre par les soins du Rwanda dans le but de déstabiliser les Tutsis.

L'idée de créer un Bantou-land circule. D'où la coalition des tribus dites "Bantoues et autochtones" contre les Tutsis qualifiés de "Nilotiques et d'allochtones".

Fin 1995-début 1996 : L'extermination des Tutsis du Nord-Kivu atteint son paroxysme. Ceux qui ne sont pas tués fuient pour échapper aux massacres. Le Rwanda les réunit dans des camps des réfugiés à proximité de la frontière, à Gisenyi et à Ruhengeri, rappelant leur nationalité zaïroise. D'autres se réfugient en Ouganda, à Kisoro.

Entre 700 et 1000 Tutsis congolais réfugiés au Rwanda sont massacrés systématiquement par des ex-FAR et Interahamwe, basés au Zaïre, au cours de leurs incursions dans les provinces de Gisenyi et de Ruhengeri.

De passage à Kigali, Kengo wa Dondo(un métis, né d'un père polonais et d'une mère rwandaise-Hutu selon l'opinion publique congolaise), alors Premier Ministre du Zaïre, déclare que la réintégration de ces réfugiés dans la société congolaise est difficile, contestant la validité de leur prétention à la nationalité zaïroise. «Même si le gouvernement zaïrois leur reconnaissait la nationalité, l'hostilité des populations «autochtones» ne faciliterait pas leur réintégration», déclare-t-il.

14 mai 1996 : Massacre de centaines de réfugiés tutsis dans un monastère à Mokoto(Nord-Kivu), assiégé par un groupe de 200 à 300 assaillants hutu.

Juillet-sept 1996 : Menaces répétées d'officiels zaïrois(Vice-Gouverneur du Sud-Kivu à la radio officielle) à l'égard des Banyamulenge les invitant à quitter le pays. Ceux-ci font l'objet de vol de bétail et des diverses exactions.

31 juillet 1996 : Dans leur rapport sur la violence ethnique au Nord-Kivu, deux ONGs internationales, Human Rights Watch et FIDH(Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'homme) accusent le gouvernement zaïrois de complicité.

Fin août 1996 : Des milices Bafulero dépendant du Vice-Président de l'Assemblée Nationale, Anzuluni Bembe(un Mubembe, né à Bujumbura d'une mère burundaise-Hutu), commencent à tuer les Banyamulenge et à les chasser des hauts plateaux. Elles sont aidées dans cette entreprise macabre par les rebelles hutu burundais qui ont participé au génocide des Tutsis en 1993 au Burundi et en 1994 au Rwanda.

Peu avant cette chasse aux Banyamulenge, le commissaire de la zone d'Uvira avait tenu un discours incendiaire dans un temple protestant dans lequel il disait ceci : «Quand vous rencontrez un serpent sur la route, que faites-vous? Vous le tuez n'est-ce pas? Alors, qu'attendez-vous? Ne voyez-vous pas des serpents parmi nous?»

9 septembre 1996 : Début du flux de réfugiés en provenance du Sud-Kivu vers le Rwanda pour échapper aux tueries. La violence s'étend désormais sur Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, où des manifestations réclamant l'expulsion de tous les Tutsis vers le Rwanda deviennent quotidiennes. Les exactions contre les Tutsis se multiplient. Elles sont l'œuvre des Forces Armées Zaïroises(FAZ), des miliciens hutus, et certains éléments de la population

17 septembre 1996 : Le Ministère rwandais des Affaires Etrangères dénonce les violences contre les populations d'origine rwandaise.

Le 28 septembre 1996 : Une guerre éclate dans les montagnes surplombant Uvira entre les FAZ et l'AFDL(Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, présidée par Laurent-Désiré Kabila et soutenue par le Rwanda). Les rebelles disent vouloir mettre fin à la dictature du Président Mobutu et garantir la nationalité pour tous.

Pour la petite histoire, ce sont les jeunes Banyamulenge qui s'étaient faits enrôler dans l'armée régulière qui ont empêché la rébellion conduite par Laurent-Désiré Kabila, Pierre Mulele et Gaston Soumailot de s'emparer, en 1967, de toute la région du Kivu. L'objectif de ces jeunes était de protéger les hauts plateaux de Mulenge contre l'occupation des rebelles qui se trouvaient déjà à Uvira.

Paradoxe de l'histoire, Laurent-Désiré Kabila décide en 1996 de plaider pour la cause des Banyamulenge. Mais, comme dit un adage africain, «tant que tu n'as pas encore la possibilité de te venger contre ton adversaire, il faut vivre avec lui en frère». Etant donné que l'AFDL comptait des cadres dont les parents furent tués par Kabila, des observateurs se demandaient si l'AFDL n'était pas une alliance contre nature...

Dès que l'AFDL déclare la guerre au régime de Mobutu, une xénophobie s'abat sur les Tutsis et ceux qui leur sont morphologiquement proches. Tous les mouvements fascistes entrent dans la danse : Interahamwe, ex-FAR, les rebelles burundais des FDD(Forces pour la Défense de la Démocratie) et du PALIPEHUTU(Parti pour la Libération du Peuple Hutu), les Maï-Maï,…

Sur ordre des autorités administratives et militaires, certains éléments de la population, les Kadafi(vendeurs de carburant) à Goma et les «volontaires» à Bukavu, dirigent les massacres. Dans la ville de Goma, les Tutsis sont des «Bobolia»(un chien errant que les enfants ont l'habitude de pourchasser à coup de pierres).

Situation similaire dans toutes les métropoles du pays(Kisangani, Lubumbahi, Kinshasa, et ailleurs). L'histoire donna malheureusement raison à un expert qui, en août 1994, disait que "ce qui vient de se passer au Rwanda, peut aussi se produire au Zaïre»

15 octobre 1996 : Lancement d'un ultimatum par le Vice-Gouverneur du Sud-Kivu, le Pasteur Kyembo Wa Lumona, ordonnant aux Banyamulenge de quitter les hauts plateaux dans un délai d'une semaine.

Au plus fort moment de la chasse aux Tutsis, l'Archevêque de Bukavu, Monseigneur Christophe Munzihirwa, dit à ses ouailles qu'il est inadmissible que le peuple tutsi attaque le Kivu qui lui a toujours servi d'accueil et leur demande de résister à l'occupation.

Ces propos avaient pour effet de faire du Tutsi l'ennemi de l'intérieur, le complice de l'envahisseur et ne pouvaient que servir de support idéologique à la violence anti-Tutsi.

28 octobre 1996 : Le Conseil de Sécurité de l'ONU fait état du rôle central du Zaïre dans l'armement et l'entraînement des milices.

30 octobre 1996 : Affrontement à l'arme lourde entre Bukavu et Cyangugu. La ville de Bukavu tombe dans les mains de l'AFDL. Monseigneur Christophe Munzihirwa est assassiné. Depuis, l'Eglise de Bukavu jure la guerre au Rwanda et aux Tutsis auxquels elle attribue la responsabilité de l'assassinat.

L'Eglise finance la production des chansons qui célèbrent Munzihirwa comme martyr, certains titres restent jusqu'à ce jour au top du hit parade de la musique sacrée dans l'archidiocèse. Sermons et lettres apostoliques sont des flèches contre le Rwanda et les Tutsis. Les médias catholiques sont également mis à contribution. Les ONGs chrétiennes prennent la tête des organisations membres de la branche extrémiste de la société civile du Sud-Kivu. Ce qui a pour conséquence de rendre cette province, catholique à plus de 50%, inhabitable pour les Tutsis

17 mai 1997 : Prise de Kinshasa par l'AFDL. Laurent-Désiré Kabila s'autoproclame Président de la République.

 

Laurent-Désiré Kabila paie ses alliés en monnaie de singe

11 juillet 1998 : Le Président Kabila démet le commandant James Kabarebe(rwandais) de ses fonctions de chef d'Etat major intérimaire des FAC(Forces Armés Congolaises), le nomme au poste de Conseiller Militaire Spécial et le remplace par un Congolais, le Général Célestin Kifwa de la Police Nationale(ex-FAZ)

27 juillet 1998 : Annonce par le Directeur de Cabinet au Ministère de la Défense, le Colonel Kokolo, de la fin de la présence des soldats rwandais et autres étrangers sur le territoire congolais.

29 juillet 1998 : Embarquement à l'aéroport de N'Djili(Kinshasa) de militaires rwandais, y compris James Kabarebe.

30 juillet 1998 : Le Ministre d'Etat, Déogratias Bugera(un Tutsi du Nord-Kivu), porté disparu.

02 août 1998 : Début de la deuxième guerre au Congo menée par le RCD(Rassemblement Congolais pour la Démocratie, soutenu par le Rwanda) contre le régime de Kabila. Dans un discours à la Télévision et Radio Nationales, Abdullay Yerodia, alors Ministre des Affaires Etrangères, qualifie les Tutsis de «vermine». Ils doivent «subir le sort des Juifs», selon Mwenze Kongolo, un proche de Kabila.

Des Tutsis sont alors exterminés. Tous les mouvements armés, foncièrement anti-Tusti, combattent aux côtés des troupes loyalistes. A Kinshasa, des Tutsis sont enroulés dans le feu et jetés au fleuve. Le Président Kabila donne l'ordre d'exterminer 20.000 Banyamulenge qui habitent à Vyura(Province du Katanga). Le 09 décembre 1998, le RCD organise une cérémonie officielle d'inhumation à Uvira de 70 Banyamulenge emmenés de Kalemie. Deux charniers sont découverts à Kisangani. A Lubumbashi, des corps des Tutsis gisent dans les principaux artères de la ville.

04 août 1998 : Arrestation des centaines de Tutsi à Kinshasa.

03 octobre 1998 : L'ONU déplore le déplacement massif de la population à Kalemie et à Uvira. Entre 8000 et 10.000 Banyamulenge sont concernés.

27 décembre 1998 : Arrivée dans les camps de déplacés de 130 familles Banyamulenge en provenance de Vyura.

01 février 1999 : Le Ministre des Droits Humains Léonard She Okitundu, accusé d'être pro-Tutsi, est menacé par les «Comités de pouvoirs populaires» créés par Kabila.

25 novembre 1999 : Arrestation par la Police Militaire du Commandant Masasu Nindanga(né d'un père shi et d'une mère tutsi), Conseiller Spécial de Kabila pour la Sécurité et co-fondateur de l'AFDL. Il sera par la suite exécuté.

Mai 2002 : Mutinerie au sein de la branche armée du RCD-Goma à Kisangani. Les mutins s'emparent de la radio officielle et invitent la population à chasser les Rwandais de la RDC.

Mais, comme qui dit Rwandais dit «Tutsi» dans le pays de Kabila, des Tutsis sont exterminés à l'arme blanche. La mutinerie est violemment réprimée par le Général Laurent Nkunda, alors commandant de la région militaire à Kisangani.

25 mai- 02 juin 2004: A Bukavu, des combats opposent les soldats dissidents commandés par le Général Laurent Nkunda(un Tutsi du Nord-Kivu) et le Colonel Jules Mutebusi(un Munyamulenge) aux troupes loyalistes dirigées par le Général Budja Mabe, commandant de la dixième région militaire basée à Bukavu.

Les soldats dissidents accusent le Général Budja Mabe de diriger les massacres des Banyamulenge. Le Général Budja Mabe accuse, pour sa part, les dissidents de vouloir créer une troisième guerre à partir de l'Est. Les Mayi-Mayi et les Ex-FAR combattent aux côtés des troupes régulières. 27 Banyamulenge sont massacrés et plus de 3000 se réfugient au Rwanda voisin.

Le 02 juin 2004 : Les soldats dissidents prennent le contrôle de la ville de Bukavu. Ils exigent une enquête sur le massacre des Banyamulenge à Bukavu et le retour de ceux qui se sont réfugiés dans la province rwandaise de Cyangungu.

Le 10 juin 2004 : Profitant du retrait de la ville par les hommes de Laurent Nkunda, à la demande de la MONUC(Mission des Nations Unies au Cong), les loyalistes reprennent Bukavu.

Une manifestation de soutien à l'armée régulière est organisée par la société civile. Les manifestants scandent des slogans anti-Tutsis. Deux Banyamulenge sont tués et 500 se réfugient au Rwanda. A Bukavu, les maisons des Banyamulenge sont incendiées. Pour échapper aux exactions, 5.000 Banyamulenge quittent Uvira et se réfugient au Burundi voisin.

A Bukavu, des cris s'élèvent pour demander aux Banyamulenge de «rentrer chez eux». Où ? Au Rwanda, selon les manifestants. Les Banyamulenge qui se réfugient au Rwanda sont réunis à côté de la frontière commune, à Cyangugu, par les officiels rwandais qui rappellent leur nationalité congolaise. On peut affirmer que les Banyamulenge vivent, les conditions actuelles, une situation d'apatridie.

 

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