Dépèches de l'AFP sur la R.D.C.
disponibles à Africatime.com

Plus de 300 réfugiés congolais bloqués entre le Burundi et la RDC

BUJUMBURA, 26 sept (AFP) - Plus de 300 Tutsis congolais réfugiés au Burundi étaient bloqués depuis vendredi matin dans la zone-tampon entre le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

Toutefois, leur départ vers la ville congolaise d'Uvira était présenté comme "imminent" dimanche à la mi-journée.

"Nous nous attendons à partir dès cet après-midi, parce que le président (Joseph) Kabila a donné l'ordre depuis hier (samedi) de faire entrer les réfugiés à Uvira", a annoncé à l'AFP Etienne Rusamira, un des leaders Tutsi congolais.

"Le commandant de région, le général Nbuza Mabe, est à Uvira depuis hier (samedi) avec pour mission de tout mettre en oeuvre pour faire respecter l'ordre de Kinshasa", a confirmé à l'AFP le colonel Mutupeke, un responsable militaire d'Uvira, joint par téléphone à Uvira.

Ces réfugiés, qui viennent de passer deux nuits dans la zone-tampon, n'avaient pas pu entrer jusqu'à présent dans Uvira malgré l'autorisation accordée par le gouverneur du Sud-Kivu vendredi après-midi, en raison de l"'hostilité" manifestée à leur encontre, selon des sources concordantes.

Samedi soir, les autorités militaires congolaises ont voulu faire entrer les femmes, les enfants et les vieillards, "mais les réfugiés ont refusé de laisser les jeunes (hommes) Banyamulenge en arrière", selon M. Rusamira.

"Il y a eu des émeutes, une église qui devait accueillir les réfugiés a été saccagée, des maisons ont été détruites", selon un officier de la Mission de l'Onu en RDC (Monuc), qui a requis l'anonymat.

"Le général Nbuza Mabe a réuni la population d'Uvira ce matin, pour lui expliquer et la sensibiliser, (...), nous espèrons que les choses vont mlieux se passer", selon le colonel Mutupeke.

Le gouverneur du Sud-Kivu (est de la RDC) avait donné vendredi soir l'autorisation de rentrer au Congo aux réfugiés qui s'étaient installés dans le no man's land entre les deux pays.

"Pour les autres candidats au retour, ils vont rentrer bientôt aussi, c'est une question de jours", a-t-il ajouté peu après son arrivée sur place, en provenance de Bukavu.

Quelque 3.000 autres réfugiés Tutsis congolais ont refusé d'aller dans un camp de réfugiés à l'intérieur du Burundi et se sont faits inscrire pour un retour en RDC.

"Nous attendons l'arrivée d'une délégation ministérielle lundi, c'est elle qui va décider", a expliqué à l'AFP M. Rusamira. "Nous epérons que leur retour au pays se fera rapidement comme promis", a-t-il ajouté.

Vendredi, ces réfugiés rescapés du massacre de Gatumba (ouest du Burundi), le 13 août, avaient refusé d'être transférés dans un camp à l'intérieur du Burundi, préparé à leur intention par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), avait constaté l'AFP.

Bujumbura a décidé la fermeture définitive du site de transit de Gatumba, laissant pour choix aux réfugiés de gagner les nouveaux camps de réfugiés, de rentrer en RDC ou de perdre le statut de réfugiés.

Cette décision intervient après le massacre par des inconnus le 13 août de quelque 160 réfugiés congolais Tutsis à Gatumba, localité située dans l'ouest du Burundi et à seulement 4 km de la RDC

 

 

http://nuit.rwandaise.free.fr